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Le savon du pays: une tradition québécoise à redécouvrir

Dernière mise à jour : 27 août

Le savon du pays, c’est bien plus qu’un produit ménager : c’est un témoin de notre histoire, un savoir-faire artisanal transmis de génération en génération. Simple, efficace, sans prétention… mais redoutablement utile


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Un savoir-faire bien d’ici, mais qui se fait rare


Aussi appelé savon d’habitant, savon de ménage ou savon de pays, ce savon aux multiples usages était autrefois préparé une fois l’an, avec les ressources disponibles sur la ferme. On récupérait les gras de cuisson, mais aussi les gras de boucherie. Ces matières étaient accumulées, parfois conservées pendant plusieurs mois.


C’est ce qui donnait à la pâte de savon cette teinte caractéristique : dorée, ocre ou brun clair, selon l’état des gras utilisés. On ne se le cachera pas, la fabrication ne devait pas toujours sentir la rose… mais le résultat final en valait la peine. Un savon efficace, durable et surtout, accessible.


Aujourd’hui, ce savoir-faire se perd. Peu de savonneries savent encore fabriquer un véritable savon du pays. Et c’est bien dommage, parce qu’il n’y a presque rien sur le marché qui rivalise avec son efficacité, surtout comme savon détachant.


Efficacité incomparable


Les taches d’huile, de graisse qui restent sur les vêtements, même après lavage et séchage à la machine, n’y résistent pas. Le savon du pays en vient à bout là où d’autres échouent.

En plus, aujourd’hui, on le prépare, avec du suif alimentaire de qualité, parfaitement nettoyé. On obtient donc un savon pâle, parfois blanc — un atout précieux quand on détache des tissus clairs.


Il n’existe que très peu de produits capables de rivaliser avec le savon du pays pour retirer des taches coriaces: vin, gazon, tomate, sang… mais surtout, taches d’huile et de graisse, même bien incrustées. C’est un véritable sauve-vêtement, qu’on doit garder précieusement dans la buanderie, la valise de camping ou la trousse de voyage.


Malgré sa puissance, il reste doux pour la peau. Sans parfum, hypoallergène, biodégradable, il peut aussi s’utiliser comme savon corporel ou shampoing en dépannage. C’est le savon passe-partout par excellence.


Il faut le dire, à l’heure des produits détachants en bouteille, souvent remplis de composés chimiques et emballés dans du plastique, le savon du pays s’impose comme une alternative écologique, locale et durable. Un choix qui fait du sens.


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Et le savon de Marseille, alors?


Tu l’as peut-être déjà entendu : “le savon du pays, c’est un peu notre savon de Marseille québécois!” Eh bien… pas tout à fait.


On les confond souvent parce qu’ils sont tous les deux anciens, naturels, solides, sans fioritures. Mais leur fabrication, leur composition et surtout, leur usage, sont très différents.


Le savon de Marseille est fabriqué selon un long procédé, cuisson en chaudron, avec plusieurs lavages successifs. C’est justement ce lavage, très poussé, qui le distingue. Il permet d’éliminer la soude et les impuretés, mais aussi — et c’est là que le bât blesse — la glycérine naturelle et certains acides gras bénéfiques. Résultat : un savon très pur, mais qui offre peu de confort à la peau.


On ne dénigre pas ici le savon de Marseille. C’est un excellent produit ménager. Mais pour le soin du corps, ce n’est tout simplement pas le choix le plus nourrissant.



Un petit bonus : la lessive maison au savon du pays


Si tu veux pousser l’expérience encore plus loin, pourquoi ne pas transformer ton savon du pays en une lessive liquide maison? C’est simple, économique et écologique.


Pas besoin d’une liste interminable d’ingrédients: de l’eau et un bon savon du pays suffisent. Ses propriétés nettoyantes et détachantes exceptionnelles font le reste.


Voici une recette facile pour préparer entre 3 et 5 litres de savon à lessive liquide :

Ingrédients et accessoires

  • Savon en copeaux ou râpé (savon du pays ou pur coco, disponible chez Aurélie Savonnerie)

    💡 Compte environ 20 grammes de savon par litre d’eau

  • Eau chaude

  • 1 chaudron

  • 1 bidon de 3 à 5 litres

  • Quelques gouttes d’huiles essentielles (facultatif)


Préparation

  1. Dans un chaudron, fais fondre doucement le savon râpé avec un peu d’eau.

    (tu peux ajuster la quantité de savon par litre selon ton usage.)

  2. Verse l’eau chaude du robinet dans ton bidon, puis ajoute ton mélange de savon bien liquide.

    ⚠️ Laisse un espace vide en haut du bidon : une fois refroidi, tu devras secouer vigoureusement la préparation.

  3. Si tu le souhaites, ajoute quelques gouttes d’huiles essentielles :

    • citron (effet blanchissant),

    • théier (antibactérien et antifongique),

    • lavande (apaisante).

  4. Laisse reposer 24 h : le mélange va former un gel homogène.

  5. Secoue bien le bidon avant chaque utilisation et dose comme tu le ferais avec une lessive classique.


Un geste simple qui transforme le savon du pays en une lessive liquide efficace, douce pour les tissus… et pour la planète 🌎.


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En conclusion


Le savon du pays, c’est un morceau de patrimoine québécois. Un produit brut, honnête, redoutablement efficace. Il mérite sa place dans nos foyers, pas seulement pour honorer la tradition, mais pour sa réelle utilité au quotidien.


Si tu en croises un, donne-lui sa chance. Il ne te séduira peut-être pas par son odeur (il est sans parfum, après tout), mais par sa performance, sa simplicité, fidèle au savoir-faire de nos ancêtres.


Et si tu veux en apprendre plus ou découvrir comment l’utiliser au mieux… je suis là pour ça.

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